En terre catholique, les jeudi, vendredi et samedi saints, il est d’usage de remplacer par des crécelles ou autres carcassets, les cloches, qui, comme le veut la légende, sont parties à Rome.
À Rue cependant, la coutume prend une forme particulière :
par tous les temps, des enfants de la région font du bruit (aux trois angélus) avec des sortes de crécelles, appelées tapolets, et se déplacent en cortège dans la ville. La coutume veut que les riverains leur distribuent – en dépit du Carême – des friandises censées les récompenser de leurs efforts!
Longtemps perpétuée par l’école, cette tradition se déroule depuis 2005 sous les auspices de la société de développement. À noter que, de mémoire de Rotavillien, elle n’a souffert d’aucune interruption. Selon des témoignages oraux, elle remonterait au moins à la fin du XIXe siècle – certains parlent du Moyen Âge, mais aucune source écrite ne l’atteste – et sa forme actuelle correspond à ce qu’on a connu autrefois avec une nuance importante cependant: longtemps réservé aux garçons, l’art de tapoler s’est ouvert aux filles à la fin des années 1960. Après Vatican II, elles peuvent effectivement servir la messe et à Rue on leur permet de perpétuer à leur tour cette coutume pascale. À préciser que seuls les enfants qui participaient aux offices religieux recevaient un tapolet à cette époque-là.